J’étais rentré at home
Fourbu, pour piquer un somme,
Quand j’e vis sur mon traversin
Qu’il y avait déjà quelqu’un
Qui dit : « holà ! Bats les pattes !
Ceci, ceci est un squatt ! »
J’e lui ai dit :
– Mais what, what, what ce truc là ?
Il m’a dit :
– Le squatt, le squatt, le squatt, c’est ça !
J’e lui ai dit :
– Euh, soite, soite, excusez-moi !
Ce pirate vous épate :
A la port’e de mon appart,
J’ai été contraint au squatte
Fallait bien que je m’adapte
Pour squatter avec convenance
Il faut montrer patte blanche :
Un pied de biche sous la porte :
C’est ma carte de visite
Depuis que, en quelque sorte
Le squatte est mon domicile.
– Mais Monsieur
le squatter, squatter, squatter
Vous êtes chez moa !
– Moi Madame, je squatte
Je ne vous retiens pas !
Il faut quand on squatte, squatte
Se sentir chez soit.
J’ai squatté plein comme une jatte :
J’avais bu trop de picrate,
Au réveil, au petit mat,
J’étais dans mon propre appart !
Pour les r’emercier à ma manière,
J’e retourn’e chez les locataires
Qui, pour moi ont découché.
Quand l’e mari n’est pas rentré,
En plus d’être le squatter,
Je suis un peu le facteur.
Le jeudi
Je squatte, squatte, squatte
Chez la dame du lundi ;
L’e vendredi,
Je squatte, squatte, squatte
Chez cell’e du mardi ;
Le sam’edi,
Je squatte, squatte, squatte
Celle du mercredi ;
Quand dimanche montre sa patte,
Je lui squatte ses savates :
Un’e nuit sous un réverbère,
C’est le repos du squatter.
J’avais squatté sa chaumière
De la plus noble manière :
Il faisait un peu frisquet,
On s’est tenu bien chauffé…
Quand j’ai dit : « c’est pas tout ça ! »
Elle a dit : « tu restes là ! »
Et depuis,
Je squatte, squatte, squatte
Malgré moi ;
Prisonnier,
Je squatte, squatte, squatte
Sous son toit ;
Condamné,
Je squatte, squatte, squatte
Tel un forçat.
Et je squatte des nuits entières
Dans les bras de ma geolière.
La boucle est bouclée à clé :
Les squatters seront squattés !
Lalalalalalala…
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