C’était un petit con
Car de petite taille.
L’avait un grand menton
Et se prénommait Charles.
C’était un’ vrai’ laideur,
Notre petit Quin-quin !
Il était empereur
Et s’app’lait Charles Quint.
Peu avant son trépas
Il eut des funérailles
Auxquell’s il assista :
Un’ sort’ de Générale.
L’idée est saugrenue
Mais qui ne l’a pas eue ?
Etre mort pour de faux
Ou là, incognito
A ses propres obsèques.
Enfin être célèbre,
Ecouter l’œil moins sec
Ses éloges funèbres.
Ce n’est pas la coutume,
Comment faire autrement,
Les hommages posthumes,
Pour les entendr’ vivant ?
Il en a dit, Dumas,
Des conn’ries et écrites !
Charles Quint a pris froid
A caus’ de l’eau bénite !
L’en est mort pour de vrai
Un mois après : bien fait !
Tirons enseignement
Pour nos enterrements…
Par exemple, pardi,
Tremper le goupillon
Dans la Clairett’ de Die
Ou un Saint Emilion ?
Si, touchés par les roses
De nos amis sincères,
Nous levions l’pot-aux-roses,
Ils n’apprécieraient guère.
C’est un coup à sortir
De son enterrement
– Qui trouv’rait à redire ? –
Vraiment les pieds devant.
Car quand la Générale
Est un four, la Première
– pas bon pour le moral –
Est souvent la dernière.
C’est pourquoi je persiste
A dir’ que Charles Quint,
En bon perfectionniste,
Nous montra le chemin.
Juste dire aux mourants
Qu’ils ont « bon fond » avant
Qu’ils ne le touch’nt vraiment,
Ça touch’ profondément.
Je veux ma Générale
Juste avant mon trépas,
Des funéraill’s géniales !
Sinon j’y r’tourne pas ! (Non mais !)
Paroles : Dominique Prevel
Musique : Patrice Jania
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