Quand je l’ai découvrue,
elle s’était perdée.
Quand elle m’a trouvu,
j’étais un peu paumé.
Nous convînm’es en commun,
bras dessus, bras dessous,
qu’au bout d’un an et un
jour nous serions à nous.
Depuis j’ai fait mon nid
en Isabellonnie.
En Isabellonnie,
j’ai posé mes valises
je n’ serai plus honni
sur ma terre promise
en Isabellonnie
en Isabellonnie là.
J’ai gravé sur sa cuisse
de mes ongl’es mon prénom
à même sa peau lisse
remontant son jupon.
Hélas, mill’e fois hélas,
il ne s’en est fallu
que je me prénomasse
Dominiqu’e-Paul-Lulu…
pour atteindre son nid
en Isabellonnie.
En Isabellonnie
des draps sur unr peau,
j’en ai fait un pays ;
j’ai planté mon drapeau
en Isabellonnie
en Isabellonnie là.
Un’e petit’e boule brune
au petit nez frileux
a secoué les plumes
de mon coeur pousssiéreux ;
mis un peu de mordant
dans ma chienne de vie
et un peu de piment
dans mes macaronis ;
mis des draps dans le nid
en Isabellonnie.
En Isabellonnie
rèver à ce pays
n’e relèv’e pas du fantasme ;
son nom s’autodécrit
comme un vrai pléonasme :
c’est l’ Isabellonnie.